"Vitalité. Sourire. Mouvement. Lumière. Voilà en vrac les mots qui viennent aux lèvres pour décrire ces interprétations franches et belles dans leur naturel décomplexé. Plus qu'un accompagnement pictural, les Witches recréent un monde quotidien dans ses moindres détails, immergeant l'auditeur dans la lumière dorée des Flandres, peuplant les croches de leurs notes de paysannes en tablier et de notables tout de noir vêtus. Le programme déborde d'une vie truculente et joviale, brassant à la manière d'un géologue toutes les strates et les aspects de la société, n'hésitant pas à nous bringuebaler entre petites pièces de virginal graciles, entraînantes danses de village. Parmi cette brassée de morceaux, on distinguera une "XXXI (sans titre)" à la pulsation ample et chaloupée où percussions et cordes scandent le motif jusqu'à l'entêtement avant d'être rejoints par le virginal ; le clavier sautillant et enfantin de "La Nonette" (chanson aussi connue sous nos cieux sous le nom d' "Une jeune fillette") ; la pompe un peu lourde de la longue mélodie "Ghij Herder Isarael Wylt Hooren, den 80 sallem" et sa cornemuse pittoresque sur laquelle on grefferait bien une procession municipale ; sans oublier "Heer ich will V Wt's Herton gront, den 9 sallem" joué à la pure flûte de Claire Michon au souffle de laquelle on reste accroché." - Muse baroque